WOS agence

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WOS / agence des hypothèses est initié en 2002 par Claire Dehove

WOS est une organisation collaborative et extradisciplinaire basée sur le co-autorat.

WOS génère des Ambassades ou des Ministères en tant que manœuvres institutionnelles, afin de constituer des micro-sociétés solidaires avec et pour les usagers des espaces investis.

WOS s’appuie sur l’intelligence collective pour potentialiser la dimension réflexive, artistique et citoyenne de ces communautés porteuses de ressources immatérielles à partager.

WOS privilégie une politique des usages conduisant à des dispositifs matérialisés (campements-laboratoires, zones de gratuité, KIT Atelier-débat, KIT d’En-Commun) OU NON.

WOS opère par stratégies infiltrantes, piratage, déflexion, incitation, délégation et missions successives, sur des temporalités longues.

WOS s’emploie à documenter, à archiver et à diffuser en open source ses activités.

L’hypothèse est au cœur du travail de WOS, dont la démarche n’est pas d’affirmer mais de suggérer, de conjecturer. L’hypothèse est par essence un outil réfutable, pour que rien ne soit définitif, mais discutable et mouvant en permanence. En employant le champ lexical de l’hypothèse, WOS est attentive à mesurer l’écart entre ce qu’elle propose ou prévoit et ce qui advient ensuite dans le réel. Par exemple elle observe si les opérations de greffe qu’elle effectue dans les lieux prennent ou non. La part de rejet et de résistance est toujours prise en compte dans les potentiels de chaque projet.  

En favorisant les pratiques collaboratives, WOS a développé des expériences pluridisciplinaires dans des espaces publics et socialisés, de façon éphémère ou pérenne, en France et à l’étranger (campements-laboratoires, zones de gratuité, KIT Atelier-débat, KIT d’En-Commun, affichages urbains, plates-formes collaboratives, dispositif-ressource d’étals mobile, etc.).

Au fur et à mesure, WOS a été amenée à rompre avec le régime habituel d’exposition ; l’agence – qui n’en est pas une – a privilégié les processus contributifs à l’échelle 1 :1 de la vie des espaces qu’elle a investis.  Les Anarchives de la Révolte sont emblématiques d’une telledémarche. A côté de la Bibliothèque participative et citoyenne que WOS a mise en place au Forum -1du Centre Pompidou avec les employés de la Bpi. WOS configure son Buro des Paroles, des zones de débats, de livres vivants et de diffusion ouverte de films militants. Dans cette plate-forme laboratoire, tend à faire disparaître la notion d’auteur au profit d’une circulation de récits que les visiteurs viennent lui livrer à partir de livres ou de films. Et qui a pour objectif la constitution d’un fonds citoyen et multi-supports de paroles et de documents voyageurs sur les pratiques insurrectionnelles. Les Anarchives de la Migration à Toulon décline et transforme ce dispositif avec une toute autre population, celle des jeunes migrants, pour beaucoup venus de Syrie et d’Erythrée.

WOS cultive de plus en plus la fiction dans l’émergence et le devenir de ses projets. Emergent des « manœuvres » contre-institutionnelles telles que des Ministères (MAPHAVE à Montréal) ou des Ambassades qui permettent à ces communautés de se fédérer autour de chartes et de rituels pseudo-administratifs, de se reconnaître dans des actions solidaires et créatives, de se trouver des identités aussi diverses que communes, elles–mêmes sources et produits de langages singuliers, de graphismes spécifiques et  d’œuvres multiformes. 

D’une communauté d’usagers, on passe à une communauté d’Ambassadeurs, de Chargés d’Affaires, de Représentants qui vont initier des actions ici ou là et qui vont partager des ressources matérielles et immatérielles. Et cela dans une temporalité longue, condition de l’émergence et de la fédération d’une communauté mobile qui comporte une part fictionnelle tout en étant opératoire dans le réel. Dans cette cristallisation communautaire qui s’apparente à la « substance d’énergie » chère à la physique quantique, les « ambassadeurs » assurent la transmission qui permet d’engendrer des états de délégations successives.

Ce qui est à l’oeuvre à la Maison des Arts de Bordeaux est à la source des ateliers-débats qui se déploient sur l’Art des Communs pendant six mois à Contexrs/Belleville et qui mute dans la naissance parallèlement de l’Ambassade de la MétaNation.

Si WOS intègre la délégation dans ses  projets et n’hésite pas à se retirer quand elle sent que la dynamique est suffisante pour faire vivre ce qu’elle a contribué à initier, elle donne une place prépondérante à l’archivage de tout le processus. Wos parle même d’anarchivage, puisque chaque archive vient intégrer un ensemble qui documente le passé mais qui est surtout une matière vivante, un potentiel pour l’avenir. Trouver les formes qui permettent de restituer une expérience collective, afin qu’elle puisse se complexifier dans le temps est indispensable.

Comme les hypothèses, ce corpus d’anarchives appartient à tout le monde. C’est pourquoi elle privilégie des  kit adaptable et appropriable librement par chacun, ou qu’elle adopte la licence open source creative commons pour toutes ses productions audiovisuelles.

Ces expériences, dans leur durée et avec leurs difficultés et leurs avancées, créent de nouveaux agencements et de nouvelles territorialités de vie. Elles fonctionnent comme un laboratoire politique où peuvent être lues, discutées et évaluées les problématiques du Commun.